Translate

jeudi 29 juin 2017

Paul Gogo le superhéros, un journaliste du système dans le Donbass


Bonjour à tous.
Je partage cet article d'un auteur souhaitant rester anonyme.
Bonne lecture.
Sébastien Hairon, volontaire bénévole et indépendant à Donetsk.
---------------------------------------------------------------------------------
Il ne s'agit pas d'une mauvaise plaisanterie, superhéros c'est le nom d'un postcart documentaire créé par un certain Julien Cernobori, anthropologue de formation, diplômé de l'institut d'études politiques...Un de plus, lui-même très ancré dans le système des médias officiels de propagande en France, frayant avec France inter, radio France, France 5, RFI, la liste est longue. Dans son projet "superhéros", Julien Cerbonori, donne la parole à divers personnages élevés au rang de héros de la société moderne. C'est le cas de Paul Gogo, pigiste ou stagiaire dans certains des pires médias Français, Libération, Ouest-France etc et qui fit deux missions dans le Donbass au printemps et à l'automne 2014. Retour et analyse sur les états d'âmes d'un journaliste en herbe.
Le postcart avec Paul Gogo

Durant environ 80 minutes Paul Gogo se livre avec sa naïveté désarmante habituelle, avec une certaine sincérité et beaucoup de détails personnels. L'intéressant de ce postcart c'est qu'il s'agit d'un document unique, aucun autre correspondant des journalistes du système ne s'est livré à cet exercice, aucun n'a finalement raconté son "travail" aussi longuement et précisément. Le journal Libération ose carrément mettre en avant le jeune Normand dans un titre ronflant "moi Paul Gogo reporter de guerre en Ukraine"...Le ton était donné le "moi je" redondant des carriéristes de toutes les rédactions françaises.
L'article de Libération sur Paul Gogo
Avec Paul Gogo, l'éternel adolescent aux aspirations romantiques, à la sincérité véritable, à la sensibilité attachante, il y aussi tout ce qui est révélé entre les lignes et c'est ici que tout le système journalistique s'éclaire encore un peu plus.

Un bon dernier de la classe...à la tête dure. Après s'être étalé sur sa vie privé, sa famille, ses origines, nous comprenons vite que Paul est un rêveur. Il rêve d'une grande carrière de reporter, de reporter de guerre, de liberté, chez lui les cadres pèsent, alors après avoir louper les événements du Maïdan, Paul s'envole en pleine année universitaire pour l'Ukraine, nous sommes au printemps 2014, mais il ne se passe plus rien à Kiev. Paul Gogo pousse alors vers le Donbass tout son récit d'une naïveté frisant parfois de bêtises, reste toutefois emprunt d'une grande honnêteté, du moins dans ses sentiments et ses intentions. Les 4 premières pistes du reportage nous emporte dans une ambiance "club des 5" lénifiante qui se réveille à partir de l'épisode suivant. Notre bon dernier de la classe qui n'a pas fait d'école de journalisme semble souffrir de cet "état" oubliant que justement c'est ici que se trouve toute sa force.

Les reporters de guerre lui avait dit de se blinder. Paul Gogo revient souvent sur ce fait, tournant en rond autour d'un manque de maturité, d'erreurs qu'il aurait faites, d'une empathie et d'une sensibilité trop forte pour faire ce métier. C'est ainsi qu'il nous parle étrangement de son insensibilité face au premiers cadavres, puis par bravade, lui qui n'aura pas passé plus de quelques heures sur la ligne directe de front et seulement quelques semaines dans le Donbass.
Relativement à l'abri de Donetsk cette grande ville, livre un son de fusillades et d'explosions d'obus. Cela suffit à son ego pour se s'autoproclamer "reporter de guerre". Pourtant le récit reste pauvre et même pitoyable , le voici "suiveur" et "agglutiné" à d'autres journalistes paumés comme lui, après une expédition ratée à Slaviansk, il rôde entre la morgue, les arrières de l'aéroport et avoue être resté terré au moins une semaine dans un appartement à regarder des films et boire de la vodka. Car la peur au ventre, un obus l'ayant "traumatisé", bien qu'il soit tombé bien loin de lui, et au milieu des rires de ses camarades, Paul n'aura pas vu grand chose. Le summum de son "expédition"  sera l'enterrement de deux pauvres enfants tués par l'armée ukrainienne. Histoire qu'il ne pourra même pas publier...pour cause de censure de la rédaction de Libération.
L'aventure tourne au pathétique.

Des rédactions rétives de Paul, Paul raconte les civils massacrés par l'artillerie ukrainienne, mitraillés par les hélicoptères de l'armée, mais jamais il n'ose dénoncer, nous en resterons sur "c'est la faute à personne, c'est la faute à la guerre, la guerre c'est pas bien". Et Paul s'épanche quand même...deux ans après le voilà toujours sans travail, l'unique Donbass traumatique dans sa tête, tournant en rond "le retour à la case départ" comme il le dit lui-même. Ses paroles sincères amènent à une compassion à son égard, mais aussi à une certaine stupeur, il osera simplement dire "que 90% de son travail sera rester dans sa tête"...Et oui cher Paul les rédactions françaises ne sont pas friandes de récits véritables  mais plutôt d'une instrumentalisation des faits pour des raisons politiques, pas question de dire la vérité. Pour lui tout se résume à cette phrase "on le sait c'est le jeu". Un jeu ? Vraiment ? Les morts du Donbass, ceux qu'il a vu et les milliers d'autres sont donc les victimes d'un jeu, celui de rédactions françaises qui refusent les articles d'un jeune homme certes non préparé et un tantinet inconscient mais dont on comprend bien la grande sincérité par rapport à ce qu'il peut bien avoir engrangé comme expérience à seulement 22 ou 23 ans.

Le vrai faux enlèvement de Paul Gogo.
Paul se retrouve donc au point mort, il affirme lui-même que les rédactions ne lui répondent pas, la frustration semble totale, lui qui avait sacrifié jusqu'à sa compagne, rupture qu'il qualifie de très douloureuse, pour venir ici suivre la guerre dans le Donbass. Il décrit ainsi avec une naïveté frisant le délire "son enlèvement par les séparatistes". Une heure et demie aux mains des soldats insurgés. Les quatre journalistes qui ont passé le plus de temps dans le Donbass, L.Brayard, C.Néant, S.Hairon et E.Castel entre un an et deux et demi raconte tous, même en ayant la confiance des autorités locales ce genre d'anecdotes d'arrestations pour suspicion. C'est le lot pour tous les reporters de guerre sur zone, au milieu d'un conflit moderne. Certaines de ces arrestations ont duré plus de quatre fois durant lequel Paul fut retenu. D'autre comme le Polonais D.Hudsiek sont même resté deux jours au cachot. C'est un impondérable de la guerre bien normal et inévitable, mais Paul comme souvent ramène les faits "à moi Paul Gogo".

Post trauma pour Paulo.
L'après-guerre de notre cher Paul semble dès lors bien amer, dormant mal, des cernes aux yeux que nous ne verrons pas, des cauchemars, aucune carrière brillante, aucun compte en banque bien rempli, pas de tapi rouge pour Paul et pourtant toujours pas d'analyse du pourquoi et comment.
A la fin de l'écoute, Paul pourtant laisse une dose de romantisme, un pan de vérité certes tronqué bien réel, une sincérité attachante voire émouvante. Mais ceci cache une mauvaise maîtrise de la langue russe, un âge trop jeune pour comprendre le conflit, des idées courtes d'une propagande ingurgitée dans son parcours scolaire, quelques voyages touristique en Russie, Paul est finalement resté à l'arrière, collé à d'autres journalistes littéralement perdus, ceux qui ont l'expérience du terrain savent bien que c'est ici la pire situation en zone de guerre: recréé un univers occidental familier, traîner ses guêtres dans les cafés, profiter et abuser de la bière, de la vodka, ne pas aller à la rencontre des faits mais attendre qu'ils viennent à vous...suffisant pour que Paul décrive son retour de guerre comme traumatisant et le mette presque sur la touche, obsédé par un Donbass où il ne peut plus revenir.

Paul ne peut plus manger au gâteau. Car Paul n'a pas raconté pourquoi il ne peut plus revenir dans le Donbass. La première raison sort finalement de sa bouche "le conflit dans le Donbass" n'intéresse plus les rédactions. Et pour cause, alors que les civils continent d'être massacré par les Ukrainiens, il serait de mauvais ton de laisser des farfelus comme Paul raconter sur la place publique, que "nos amis ukrainiens" poursuivent la boucherie dans le Donbass...Il serait bête d'expliquer aux Français que nous soutenons depuis trois ans le mauvais camp !
La seconde Paul ne l'évoquera pas, Paul est effectivement personna non gratta dans le Donbass. Comme beaucoup de journalistes français, Paul a en effet pris parti pour l'Ukraine teinté de néonazisme et d'ultra-nationalisme. Dans son plus fameux article qui appelait à envoyer de l'aide humanitaire...à l'armée ukrainienne.
L'article en question sur libération

Paul n'a toujours pas compris qu'il a appelé les Français à verser de l'argent pour l'armée ukrainienne qui tue des gens dans le Donbass. Comprendra t-il un jour qu'en ayant pris parti pour un camp, le second, celui des séparatistes dont il peine à cacher son mépris, ne peut décemment ne plus lui faire confiance.

C'est là le paradoxe énorme de Paul Gogo, superhéros, reporter de guerre comme le dit l'article de Libération...en Ukraine. Pour lui, pour Libé, le Donbass ne représente rien, même pas des gens qui meurent, qui meurent de leur mauvaise foi, ou dans le cas de Paul Gogo d'un désir tenace d'être différent des copains de son âge en allant finalement faire du mal à toute une population sans se rendre compte qu'il aura été manipulé par les médias dont il rêvait d'en être.
La triste histoire d'un jeune homme non exempt de qualités, authentique, mais oh combien privé d'esprit d'indépendance, littéralement enchaîne à tout un système. Si Paul Gogo avait tout quitté comme cela est affirmé dans le reportage, il aurait été le premier journaliste français installé dans le Donbass, il y serait depuis plus de trois ans, aurait vraiment suivi le conflit, serait riche d'une expérience énorme, aurait pu dire ses vérités d'une autre façon, n'aurait pas fait carrière, mais serait vraiment un héros, délivré du titre de super, simplement Paul Gogo, le jeune homme qui aura loupé le combat de sa jeunesse et qui sera toute sa vie hanté par une aventure tronquée et fausse, hanté par le Donbass...
---------------------------------------------------------------------------------

                                   Besoin de votre aide
Si vous souhaitez m'aider dans mon travail de ré information dans le Donbass, vous pouvez m'envoyer vos contributions par virement avec le rib ci-joint, ou via western union (Sébastien Hairon, pays Ukraine), mon pay pal me ou sur mon patreon ou vous pourrez me soutenir avec un don à partir de 2 dollars.
Vos dons me serviront à payer mon loyer et ses charges (environ 85 euros), le budget nourriture (environ 110 euros) et divers frais comme mes déplacements en transports en communs et le téléphone ( environ 8 ou 9 euros).
Merci pour votre soutien et vos messages de solidarité.
Sébastien.







mardi 27 juin 2017

Un criminel de guerre reçu par Macron à l’Élysée

Le lundi 26 juin sera un jour à marquer d'une pierre noire pour l'image de la France. Hier, Macron, le nouveau locataire de l’Élysée à reçu en grande pompe (funèbre ?) le président du régime de Kiev, Porochenko.
Si je peux comprendre que la diplomatie nous impose de recevoir des dirigeants étrangers, il est aussi du devoir de la France de rappeler les actes criminels perpétrés par leur régime.
Malheureusement, non seulement Macron n'en fait aucunement référence dans la conférence de presse donner après leur entretien, mais au contraire va accentuer la collaboration avec ce régime sanguinaire qui massacre depuis 3 ans le peuple du Donbass.
Quelle crédibilité Macron peut-il avoir lorsqu'il parle de respect dans l'intégralité territoriale de l'Ukraine, quand dans le même temps nos soldats sont présents sur le sol Syrien en soutien à des  terroristes et que nos avions bombardent ce pays dans l'illégalité internationale la plus complète.
Avons-nous entendu Macron demander le retour du Kosovo à la Serbie ?
La Crimée n'a pas subi d'invasion militaire russe, il n'y a pas eu non plus de mort et la population à désirer par voix référendaire de rejoindre la Russie.
Je peux comprendre qu'un adepte de la secte technocratique estampillée UE, n'apprécie pas les référendums, car demander au peuple son aspiration et ses souhaits pour son avenir ne plaît généralement pas à l'oligarchie mondialiste (référendum de 2005 en France et aux pays-Bas entre autres).
Macron veut que la France investissement dans le domaine des transports en Ukraine ? Ce serait bien que tu investisses en France dans ce registre plutôt que nous refourguer tes cars "low cost" ! Il y beaucoup à faire dans le domaine ferroviaire par exemple, mais pour une question de prestige, l'état Français investit surtout sur le T.G.V et abandonne les trains régionaux laissant depuis de nombreuses années les régions gérées ces dessertes locales.
Il paraît que l'Ukraine, entre les mains des putschistes, a fait des progrès dans la lutte contre la corruption ? Si si, il est sérieux Macron quand il nous sort ça ! Au côté d'un oligarque corrompu jusqu'à la moelle, il fallait oser. Macron, il ose !
L'assainissement du secteur bancaire ? Je confirme l'assainissement, mais ce sont les économies des Ukrainiens qui vont l'être. Depuis la nationalisation de la privatbank, première banque de dépôt en Ukraine, l'état ukrainien a injecté 5,3 milliards d'euros de fonds publics.
En clair, c'est comme en France : privatisation des profits et socialisation des pertes.
Macron veut que la France investisse dans le secteur de l'énergie en Ukraine ?
Pas folle la guêpe, vu la faillite programmée des entreprises énergétiques ukrainiennes. Rien qu'au mois de mai, la dette dû au fournisseur d'électricité à Kiev à enfler de près de 200 000 $US (196153$). La somme totale dû, rien que pour la ville de Kiev atteint la somme faramineuse de 15 millions de dollars !
Comme je l'avais indiqué dans un de mes précédents articles, il n'y a pas que le secteur de l'électricité qui est concerné par la déchéance de Kiev. Plus de la moitié des habitants sont privés d'eau chaude jusqu'à la mi-octobre, ainsi que la ville de Marioupol dans le Donbass occupé par l'armée ukrainienne.
Mais c'est vrai, le régime de Kiev fait des réformes : il débaptise des villes, des rues et a fait tomber des statues de Lénine. C'est sympa au début pour amuser la galerie, mais d'une ça ne nourrit pas la population, ni n'offre un avenir aux Ukrainiens et surtout c'est symptomatique d'une russophobie pathologique qui ne peut que contribuer à diviser un peu plus les Ukrainiens.
Ce ne serait pas pathétique que j'en rigolerais presque ! Ce pays sombre chaque jour un peu plus dans le ridicule, mais plus grave pour le peuple Ukrainien, dans une faillite qui les laissera sur le carreau le jour où l'économie sombrera irrémédiablement. Le régime de Porochenko et ses complices putschistes se targuent d'un coté de lutter contre la Russie dans le Donbass. Sauf que leur opération militaire est une opération dite antiterroriste ! Je ne comprends pas ? Vous luttez contre l'invasion de l'armée russe ou pas ? Si c'est le cas, ce n'est pas une opération antiterroriste, mais une déclaration de guerre en bonne et dû forme qu'il faut faire. Plus rigolo, quoi que... Le régime de Kiev se vante de mettre son armée de soudards aux normes de l'otan, pour rejoindre cette organisation belliqueuse et vindicative.
Sauf qu'il y a encore un "peu" de boulot pour y être aux fameuses normes ! Des bénévoles passent leur vie à quémander un peu partout de l'aide et recueillir des fonds pour équiper de choses aussi banales que des chaussettes, des pelles, des pioches, de la lessive (!!!), et même de quoi pouvoir se faire à manger ! Pathétique !
Au vu de ces nouvelles, il y a lieu de s’interroger sur la pertinence de "nos dirigeants" à vouloir intégrer l'Ukraine au sein de l'UE. La clairvoyance n'étant pas le point fort de nos oligarques, la rationalité de ce genre de décision suicidaire, pour l'Ukraine comme pour les pays européens, n'est certainement pas prise pour le bien commun de nos peuples respectifs, mais plutôt pour continuer cette guerre froide stupide contre la Russie.
Cette guerre ne sert aucunement les intérêts des peuples européens, ukrainien ou russe, mais uniquement l'oligarchie mondialiste et ses larbins de Kiev au pouvoir depuis février 2014 avec le soutien des prés-cités.
Il y a des signes inquiétant avec la visite de ce criminel de guerre en France, c'est que non seulement Macron l'a reçu à l'Elysée, mais il a aussi été reçu à Matignon par le premier ministre et par Gérard Larcher le président du sénat, soit les trois plus hauts représentant de l'état Français.
Malheureusement et à mon plus grand regret, je ne peux que constater, que mon pays et ses "nouveaux" dirigeants, continuent de suivre un peu plus les directives agressives de Washington contre le valeureux peuple du Donbass, qui résiste farouchement contre le régime de Porochenko. La lutte du peuple du Donbass ne faiblit pas, malgré son isolement sur la scène médiatique et politique internationale.
Celui qui combat peut perdre, celui qui ne combat pas à déjà perdu.

Les liens en référence à mon article se trouveront dorénavant en dessous de mon appel à votre soutien, plus que nécessaire après la forfaiture de paypal à mon encontre. Je procéderai comme ceci à l'avenir dans un souci de clarté et de confort dans la lecture de mes articles.
Merci de votre compréhension.

Sébastien Hairon, volontaire bénévole et indépendant à Donetsk (DNR)

                                                       Besoin de votre aide

Si vous souhaitez m'aider dans mon travail de ré information dans le Donbass, vous pouvez m'envoyer vos contributions par virement avec le rib ci-joint, ou via western union (Sébastien Hairon, pays Ukraine), mon pay pal me ou sur mon patreon ou vous pourrez me soutenir avec un don à partir de 2 dollars.
Vos dons me serviront à payer mon loyer et ses charges (environ 85 euros), le budget nourriture (environ 110 euros) et divers frais comme mes déplacements en transports en communs et le téléphone ( environ 8 ou 9 euros).
Merci pour votre soutien et vos messages de solidarité.
Sébastien.
Sources pour l'article :
Le site de l'Elysée 
Recapitalisation de la privatbank 
Dette de l'électricité à Kiev 
Changements de nom de villes en Ukraine 
"Humanitaire" pour les soldats ukrainiens 
Mon article concernant les soucis d'eau chaude en Ukraine 





jeudi 22 juin 2017

Cérémonie du souvenir à Donetsk à l'occasion du 76e anniversaire de l'agression nazi le 22 juin 1941



Aujourd'hui à Donetsk, je me suis rendu à une cérémonie à l'occasion du 76e anniversaire de l'opération Barbarossa qui sonnera le début des hostilités entre l'envahisseur nazi et l'U.R.S.S. Cette rencontre s'est déroulée au monument des victimes du fascisme, situé dans le parc du centre de la culture slave dans le district de Leninski.


Donetsk, qui s'appelait Stalino lors de la grande guerre patriotique, tout comme le reste du Donbass, rend hommage plusieurs fois par an lors de diverses cérémonies, à toutes les victimes de la barbarie nazie et de ses complices.
L'arrivée des illustres et courageux aînés à la cérémonie :

L'événement était animé par le chef du district, Oleg Belyaev, des députés du parlement.
Environ 300 personnes ont assisté à la cérémonie au cours de laquelle une minute de silence a été scrupuleusement observée à la mémoire des soldats soviétiques et des civils morts suite à cette invasion mortifère.

Plusieurs discours furent prononcés pour rappeler cette funeste journée du 22 juin 1941, où les hordes nazies et leurs alliés ont envahi l'Union Soviétique y semant sur leur passage la mort et la désolation. Donetsk fut occupée par les barbares le 21 octobre 1941 et ne sera débarrassée de ces encombrants visiteurs que le 8 septembre 1943.
A la fin de la cérémonie, les officiels de la DNR (République Populaire de Donetsk), les anciens combattants et les résidents ont déposé des fleurs au pied du monument dans une ambiance de recueillement et de respect.







                                                            Barbarossa

L'opération Barbarossa débute le 22 juin 1941. Hitler voulant un espace vital dans l'est de l'Europe, avait impérativement besoin des terres et des richesses de l'U.R.S.S pour le régime du troisième reich qu'il dirigeait depuis 1933.

L'armée nazie et ses alliés massèrent pour cette opération 5,5 millions de soldats à la frontière Soviétique. Les autres pays composant cette coalition regroupaient la Finlande, l'Italie, la Hongrie et la Roumanie. 153 divisions, dont 17 blindées et 13 motorisées, se retrouvaient réparties au sein de 3 groupes d'armées : nord, centre et sud. Le groupe centre étant le plus important, car il était censé prendre Moscou. Le groupe nord, devait quand à lui capturer Leningrad (Saint-Pétersbourg aujourd'hui).  Celui du sud était chargé de prendre l'Ukraine, la Moldavie et la Crimée.
En plus des 5,5 millions d'hommes, il y avait 3500 chars, et 2800 avions.
L'armée rouge comptait à sa frontière un peu plus d'un million de soldats. Il ne faut pas oublier, que l'Union Soviétique devait aussi protéger sa frontière à l'extrême-orient face à la menace du Japon, allié de l'Allemagne nazi. D'ailleurs, une fois la menace Nippone levée, de nombreuses troupes composées de Sibériens, arriveront à point nommées lors de la bataille de Moscou au mois de décembre 1941 et chasser les troupes Allemandes, dont la pointe la plus avancée se trouvera à seulement 12 kilomètres du centre Moscovite ! Mais ceci sort du cadre de cet article, cette bataille faisant partie du plan Typhoon, qui prendra le relais de Barbarossa lors de son enlisement à l'automne 1941.

Un matériel pléthorique, mais très souvent dépassé technologiquement faisait face à l'armée brune, aux moyens modernes (sauf sur certains modèles de chars, en particulier les  panzers 1 et 2 totalement inaptes dans une confrontation blindée et l'artillerie antichar, avec un tube de 37mm).

                                                               world war photos 

Outre ce déficit qualitatif, les techniques et les stratégies de combat de l'armée rouge sont, comme pour leurs homologues Franco-Britanniques l'année précédente, totalement en retard d'une guerre.
Les purges Staliniennes au sein de l'armée achevant le tableau d'un portrait inquiétant de la défense militaire de l'U.R.S.S face à une armée psychologiquement motivée et surtout qui arrivent avec le statut de vainqueur après l’effondrement des alliés de l'ouest (France en grande partie occupée, l'Angleterre recluse sur son île et la politique isolationniste des USA).

Les hordes nazies s'élancent de leurs positions le dimanche 22 juin 1941  à 04:45 du matin, sans déclaration de guerre officielle, et franchissent la frontière, alors qu'à 04:15 un puissant barrage d'artillerie commencera à cracher ses projectiles sur les troupes soviétiques.
Cette invasion terrestre sera précédée d'une offensive aérienne d'une ampleur jusque-là inédite, visant 66 aérodromes de l'armée rouge. Plus de 2700 avions participent à cette attaque détruisant au soir de cette funeste journée, 1489 appareils au sol, et 389 lors de combats aériens. Les pertes de la luftwaffe (armée de l'air nazie), se chiffrent à 63 aéronefs.

Staline, incrédule et ne croyant pas son entourage politique et militaire, ne prend aucune mesure coercitive face à l'agression en cours, pensant avoir à faire à une simple escarmouche locale, malgré les rapports alarmistes venant de toute la longueur du front !
Il faudra attendre la fin d'après-midi pour qu'enfin, Staline commence à réaliser l'ampleur du désastre qui se joue dans cette bataille en cours, connue aussi sous le nom de bataille des frontières. Bataille qui ne durera peu de temps, vu la léthargie dans laquelle se trouve l'armée rouge à ce moment-là...

Lors des premiers jours, certaines unités sont littéralement pulvérisées par la force de frappe de l'agresseur, d'autres se débandent et abandonnent le front dans une panique communicative dès qu'une minorité perd pied et transmet sa peur à l'ensemble d'un corps constitué. D'autres, résisteront héroïquement à l'envahisseur, comme les courageux défenseurs de la forteresse de Brest-Litvosk qui tiendront jusqu'à fin juillet sans aucun espoir de secours vu l'avancée rapide des troupes nazies.
Le 26 juin, après avoir réalisé une première poche de troupes soviétiques (environ 400 000 hommes), connue sous le nom de Bialystok-Minsk (Biélorussie), le groupe d'armée centre allemand a progresser de 600 kilomètres.
Le groupe d'armée nord, en direction de Leningrad en ligne de mire, avec l'appui de l'armée finlandaise, progresse de 350 kilomètres en quatre jours. Mais sur ce front, une très désagréable surprise attend les nazis : la première confrontation avec des chars soviétiques, en l’occurrence des KV-1 mais surtout le char lourd KV-2.

Pour l'armée allemande, c'est la douche froide, car aucun char allemand n'est de taille pour affronter ce blindé ! Dans l'urgence, les nazis utiliseront les canons antiaériens de 88mm et le canon de 105mm destiné à l'origine pour les bombardements et le soutien à l'infanterie, non au combat antichar.

Le groupe d'armée sud qui vise l'Ukraine, la Moldavie et la Crimée, dans un premier temps progresse difficilement, car l'armée rouge dispose de nombreux chars modernes sur cette portion de front (des KV-1 et les fameux T-34).

Malheureusement, les contres-attaques Soviétiques, mal préparées et sans coordination interarmes, sont irrémédiablement brisées par les troupes nazies.
Vient ensuite, une poche au sud-ouest de Tcherkassy, en Ukraine, dans laquelle 200 000 soldats seront tués et 100 000 capturés par les envahisseurs lors de la fin de la résistance des unités soviétiques le 8 août.
Le 10 juillet va arriver un premier grain de sable sérieux, mais aussi un avertissement de ce qui attend les nazis en Union Soviétique. Car ce jour-là débute la bataille pour la réduction d'une nouvelle poche (mais pas totalement hermétique cette fois), où suite à l'appel à la résistance lancé par Staline à la radio, les soldats de l'armée rouge raidissent de plus en plus fermement leur résistance à cet envahisseur honni. 323 000 soldats sont encerclés par l'armée allemande et la bataille pour réduire cette poche durera 2 mois (10 juillet au 10 septembre). Si les Soviétique perdent cette bataille, avec un bilan en perte humaine élevée (310 000 hommes capturés, dont un très grand nombre seront exécuté sur place par les nazis), les Allemands subiront des pertes énormes en lors de cette confrontation : 250 000 hommes, morts ou blessés ! Ce sera le premier avertissement, il y en aura d'autres. Ne pas oubliez non plus, que le fait que les nazis exécuteront massivement leurs prisonniers ne fera que motiver encore plus la résistance des troupes soviétiques face aux barbares qui les envahissaient.
S'ensuit, toujours sur le front allemand du groupe sud, la bataille pour Kiev et la capture du Donbass. hitler, le dictateur nazi, contrairement à l'avis de ses généraux qui souhaitent poursuivre l'offensive en direction de Moscou avec le groupe d'armée centre, bloque provisoirement cette dernière option, craignant une exposition trop importante (800 kilomètres), des lignes de communication et d'approvisionnement tant que le front sud n'aura pas progressé pour sécuriser le flanc sud du groupe centre.
La bataille de Kiev verra une nouvelle fois une poche se former autour des troupes soviétiques. La bataille commence le 25 août et se terminera fin septembre (Kiev tombe le 19 septembre).
Les pertes sont catastrophiques pour l'armée rouge : 1 million d'hommes ! 400 000 soldats meurent dans les combats, 500 000 sont massacrés par les nazis sur place ou sont laissés dans des champs sous la surveillance de SS qui les laissent mourir de faim. Les autres sont déportés dans des camps de "travail", où peu de survivants reviendront de l'enfer concentrationnaire nazi !
Les troupes nazies perdent quant à elles 200 000 soldats, morts ou blessés.
Pendant cette défaite, le Donbass tombera lui aussi et les envahisseurs arriveront à Rostov sur le Don le 21 septembre.

Ce n'est que le 30 septembre que la progression du groupe centre en direction de Moscou peut reprendre. Mais il est déjà trop tard pour les Allemands et ses alliés. La pluie s'invite dans cette danse macabre et la rapoutista (la boue), rend les routes impraticables et les envahisseurs sont freinés et stoppés dans leur progression pendant près de 15 jours. Ces 2 semaines, combinés à la vaillante résistance des troupes encerclées pendant l'été constitueront le terreau de la première défaite majeure de la wehrmacht (armée de terre allemande) et des waffen SS devant Moscou.

Au nord, les troupes allemandes avec leur allié finlandais, commence le siège de Leningrad commence le 8 septembre 1941 et se terminera le 27 janvier 1944 (872 jours). Le siège de Leningrad causera la perte de 1 800 000 personnes, dont 1 million de civils.

L'opération Typhon débute le 2 octobre 1941, ne concerne que le groupe d'armée centre et a comme finalité la prise de Moscou. De mon point de vue, elle sort du cadre de Barbarossa. Mais la bataille pour Moscou sera la première défaite majeure des nazis et de ses alliés sur le front de l'Est.
La contre-offensive soviétique qui débute le 5 décembre menée en particulier par des troupes sibériennes repoussera sèchement les barbares loin de la cité Moscovite.
Cette défaite en annoncera beaucoup d'autres pour l'envahisseur et se terminera par sa défaite totale dans sa tanière berlinoise le 09 mai 1945 !

Sébastien Hairon, volontaire bénévole et indépendant à Donetsk (DNR)

                                                       Besoin de votre aide
Si vous souhaitez m'aider dans mon travail de réinformation dans le Donbass, vous pouvez m'envoyer vos dons avec mon nouveau RIB, ou via western union (Sébastien Hairon, pays Ukraine).
Vos dons me serviront à payer mon loyer à Donetsk et les charges (eau/gaz/électricité/internet). Ils me serviront aussi à pourvoir manger et me déplacer dans le cadre de mon travail. Ils m'aideront aussi pour rémunérer des traducteurs locaux pour certains de mes articles ou pour traduire des vidéos du russe vers le français.

Merci à toutes et tous pour votre soutien et bon courage pour la suite.

Sébastien.












samedi 17 juin 2017

Kiev : la moitié des habitants privés d'eau chaude !

Cette semaine aura été une fois de plus particulièrement éprouvante pour le courageux peuple du Donbass. Loin du cirque médiatique suite à "l'agression" de NKM, des civils continuent de souffrir, de mourir ou d'être blessés par les bombardements quotidiens perpétrés par l'armée du régime de Porochenko. L'indifférence des médias occidentaux liés aux mensonges diffusés par les états-majors otanesque sur la situation dans le Donbass, est servilement répétée par nos fidèles laquais de la pensée unique.
Modestement, avec d'autres volontaires, j'essaie de rapporter ce qui se passe dans cette partie du monde, malgré la cécité d'une majorité d'occidentaux, parfois aveuglé par une haine psychotique à l'encontre du peuple russe.
Malheureusement, cette semaine trois civils ont payé de leur vie la folie guerrière de la junte putschiste de Kiev, soutenu par les gouvernements occidentaux, Cinq autres ont été blessés DAN
Voir ici et  les articles de Christelle Néant de l'agence DONI
Qu'est-ce qui peut se passer dans la tête d'un sniper pour ajuster une femme de 78 ans et lui mettre une balle dans la tête ? Pour moi c'est un mystère ?
Je ne vous cache pas, que depuis le temps que je lis ce genre de choses, un certain dégoût, une lassitude et un sentiment d'impuissance, qui ne fait que monter en moi une colère intérieure de plus en plus grande.

En Ukraine, la ploutocratie mise en place par Washington, au lieu de se préoccuper du bien-être de ses concitoyens, préfère entretenir une armée de 100 000 hommes dans le Donbass et continuer à martyriser une population qui ne demandait rien d'autre qu'une fédéralisation de sa région. En réponse, les putschistes fraîchement installés sur leur trône enverront l'armée tenter de mater une population avide de liberté dans une opération antiterroriste censée ne durer que 3 mois. Résultat de cette gestion de crise : l'Ukraine en ce printemps 2017 entre dans sa quatrième année de guerre !

Mais, tout se paye dans ce monde purulent. La capitale, Kiev, se retrouve actuellement avec cinq de ses districts et ce pour au moins jusqu'à la mi-octobre sans eau chaude. Oup's, pour ceux qui ont cru en la pseudo révolution de la "dignité" en 2013/2014, c'est la douche froide ! source

Plus d'un million et demi d'habitants sont concernés. C'est l'équivalent en nombre à presque deux fois la population d'une ville comme Marseille !
Marioupol, ville de 500 000 habitants occupée par l'armée ukrainienne, est une ville portuaire située dans le sud du Donbass, dans l'oblast de Donetsk, a subi  le même sort au mois d'avril de cette année RFI
La dette de la municipalité envers la société distributrice de l'eau se chiffre...à 28 millions d'euros ! Tout va bien...
Outre l'eau chaude, un article de la RTBF nous apprend que 750 000 enfants risquent de se retrouver sans eau potable dans le Donbass (des deux côtés de la ligne de front) suite aux bombardements que subissent les infrastructures permettant de purifier l'eau. C'est bien, il y a un médias occidental qui en parle. Pourtant, depuis le temps que les autorités de la République de Donetsk sonnent le tocsin sur ce problème, il serait plus que temps que la communauté internationale agisse concrètement et impose une bonne fois pour toutes au régime de Kiev de faire cesser les tirs d'artillerie contre l'usine de filtration d'eau située dans la zone grise entre Avdeevka (occupée par l'armée ukrainienne) et Yacinovataya (DNR)
Comme toute bonne dictature qui se respecte, le régime de Kiev ne pouvant pas subvenir au plus élémentaire besoin quotidien d'une partie de plus en plus grandissante de sa population, continue de sombrer un peu plus dans le tout répressif. Désirant se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, les ploutocrates veulent faire taire toute opposition en Ukraine. Après l'interdiction du parti communiste, l'interdiction de porter le ruban de la St-George (symbole de la victoire contre le nazisme), discrimination linguistique contre la langue russe, arrestation arbitraire et détention dans les prisons de la police politique du SBU des opposants, meurtres de journaliste, blocage du réseau social VK et du moteur de recherche yandex, voilà que le chef du SBU, Basil Hrycak, demande carrément carte blanche pour réprimer ceux qu'il appelle la cinquième colonne. En clair, tous ceux qui s'opposent à la junte de Kiev sont automatiquement étiquetés Russe, et de ce fait doivent être  mis hors d'état de nuire ! C'est bien commode pour faire taire toute opposition aux oligarques qui sont au pouvoir depuis 2014. source
Voilà ça se passe comme ça dans l'Ukraine post Maïdan ! Pas d'argent pour les besoins vitaux de la population, mais du pognon pour entretenir une armée de 100 000 soldats pour massacrer des civils dans le Donbass. Aujourd'hui, en Europe, un pays se meurt et une région, le Donbass, subie la hargne meurtrière d'un régime mortifère et cleptomane, avec le soutien des oligarques occidentaux et l'appui financier des institutions financières internationales (FMI et banque mondiale entre autres).
Sébastien Hairon, volontaire bénévole et indépendant à Donetsk (DNR)
                                               Besoin de votre aide

Si vous souhaitez m'aider dans mon travail de ré information dans le Donbass, vous pouvez m'envoyer vos contributions par virement avec le rib ci-joint, ou via western union (Sébastien Hairon, pays Ukraine), mon pay pal me ou sur mon patreon ou vous pourrez me soutenir avec un don à partir de 2 dollars.
Comble de malchance, ma plaque électrique vient de rendre l'âme ! Je me retrouve donc sans moyens pour pouvoir cuire mes aliments. La galère continue...

Western union
Pay pal
Patreon